Historique

A l’époque gallo-romaine, VICUS BADATUS s’établit sur un des grands îlots de briquetage laissé au milieu des marais de la Seille par l’exploitation protohistorique du sel de Marsal et Burthécourt. Avec d’autres techniques, les salines de Vic vont d’ailleurs connaître un âge d’or entre le VIIIe et le XIIIe siècle, et de très nombreuses abbayes en bénéficieront tour à tour (Gorze, Saint-Mihiel, Prum, Mettlach …).

Pour mieux défendre ces salines convoitées par les Ducs de Lorraine et les Comtes de Bas, BERTAM (1179 ou 1180 – 1212), Evêque de Metz, construit vers 1200 le puissant château-fort, à l’ombre duquel va se développer la communauté urbaine de Vic, avec maire, échevins, chevaliers et bourgeois.

 

Au début du XIVe siècle, alors que les salines de Vic cessent brusquement leur activité, un événement politique redonne essor à Vic. Les évêques de Metz, en conflit total avec les Messins, prennent Vic comme capital de leur Temporel, état seigneurial quasi souverain, mais fragile, regroupant plus de 200 communes en 10 châtellenies.

Au XVe siècle, Conrad Bayer de BOPPARD (1370 – 1459), et Georges de BADE (1433 – 1484), tous deux rhénans, renforcent le rôle administratif de Vic, attirent des artisans rhénans, embellissent la ville (la Monnaie).

Par contre, entre 1484 et 1607, les évêques de Metz, apparentés aux Ducs de Lorraine introduisent à Vic l’influence de la civilisation de Nancy.

L’apogée de Vic peut être fixée entre 1590 et 1630, avec le célèbre baillage épiscopal, le dynamisme de la contre-réforme, la curieuse et robuste architecture post-renaissance de Vic, le poète Alphonse de RAMBERVILLERS, les nombreux artisans et artistes de Vic, Georges de la TOUR (1593 – 1652).

Mais la Guerre de Trente Ans met fin au petit état. Les Français occupent Vic en fin 1631, la Paix de Westphalie en 1648 donne le Temporel à la France. L’important bailliage dépendra désormais du Parlement de Metz, et l’Intendant des Trois évêchés contrôle ce qui reste d’administration épiscopale. Vic connaîtra néanmoins au cours du XVIIIe siècle l’essor de l’élégante architecture de cette époque, en même temps qu’une reprise de sa démographie et de son économie.

La fonction religieuse a été également importante jusqu’en 1789 : église paroissiale Saint-Marien (849), Collégiale Saint-Etienne (vers 1200), prieuré Saint-Christophe (1100), Hospice (1373), Cordeliers (1420), Capucins (1613), Dominicaines (1618), Congrégation (1635), Carmes (1675), Filles de la Charité à l’Hospice (1696), petit collège classique (1747).

Le déclin de Vic commence à la Révolution, puis les régimes successifs vont réduire à peu de choses la fonction religieuse, puis administrative et judiciaire de Vic. Peu atteinte par la Révolution Industrielle, Vic tombe de 5 000 âmes en 1789 à environ 1 300 vers 1939. Aujourd’hui, la population est de 1 445 (2015).

Par contre, dès la fin de la période allemande de 1871 – 1914, Vic et son canton ont déjà la puissante agriculture, avec une nette évolution vers la grande propriété. Vic est aussi première commune de Moselle en vignobles et en houblonnières en 1914, et perdra ces deux fleurons célèbres après 1919.

Vic, c’est aussi lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’expulsion, le 8 novembre 1940 par les Gauleiter BURCKEL de 1 200 Vicois (sur 1 248 habitants).

Le 8 novembre 1944, le XII Corps de la IIIe Armée Américaine libère Vic. Au printemps 1945, les Vicois se réinstallent, souvent dans les décombres, mais ils sont chez eux, sur la terre d’évêché ; aucune autre ne leur semble plus belle.

Une brève histoire de Vic-sur-Seille

Le Sel

L’exploitation des sources salées débute à l’âge du fer, il y a plus de 2500 ans. Elle va rapidement prendre une véritable dimension industrielle. La technique de production utilisée alors, le briquetage, laissera d’énormes quantités de déchets de terre cuite dans le sol. A partir de l’époque romaine, une autre technique employée : la poêle à sel. « Vicus Bodatius », cité gallo-romaine, s’établit sur un îlot de briquetage. Les salines de Vic-sur-Seille cessent progressivement leur activité à partir du XIIIème siècle.

Un important patrimoine architectural

A partir de 1630, la Guerre de Trente Ans engendre malheurs et destructions. Il reste pourtant de nombreux témoignages architecturaux de cette période. Le XVIIIème siècle, à son tour, lègue d’autres bâtiments religieux ou civils (Carmes, Couvent des dominicaines, maisons de notables). Les trois places actuelles du bourg sont aménagées à cette époque.

Les évêques

Pour défendre les salines, les évêques de Metz font construire un puissant château-fort vers 1200. Au XIII ème siècle, Vic devient leur capitale administrative et judiciaire : le « Temporel ». Cet état seigneurial regroupe plus de 200 communes. Le château médiéval et l’Hôtel de la Monnaie sont des témoins de cette époque.

Porte des Eveques

Un long déclin

La Révolution précipite le déclin de la commune en dispersant les ordres religieux et les fonctions administratives et juridiques. Durant le XIXème siècle, l’agriculture se développe, le houblon et la vigne marquent le paysage. Le vignoble vicois est alors le premier de Moselle. En 1939, la population tombe à 1200 habitants.

Vue aerienne de Vic bis

Georges de La Tour

Les années 1590 à 1630 constituent l’apogée de Vic-sur-Seille. Durant cette période, la cour épiscopale connaît une vie intellectuelle et culturelle intense. Plusieurs ordres religieux s’installent. C’est dans ce contexte que Georges de La Tour voit le jour en 1593. Deux toiles du Maître du clair-obscur sont exposées au Musée départemental Georges de La Tour.

Aujourd’hui

La population vicoise approche les 1500 habitants. Les industries ont disparu. Ce sont les établissements sociaux qui fournissent la majorité des des emplois. Le tourisme et la culture contribuent largement au rayonnement et au développement de la cité.

Découvertes archéologiques

16 novembre 2022 - PDF - 1MO
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