Les 70 membres d’une équipe de tournage indienne ont posé leurs bagages dans le Saulnois pour quelques jours. Ils tournent à Vic-sur-Seille et à Château-Salins une superproduction de Bollywood bourrée de cascades ! Devant les caméras, les acteurs stars dans leur pays, Vijay Sthupaty et Sayesha Saigal.
Quand Bollywood s’invite dans les rues de Vic
Dérapages et cascades en pagaille dans les rues vicoises, hier, sous les yeux ébahis des habitants… Une équipe bollywoodienne y tournait son film à gros budget, Junga , durant toute la journée.
Un taxi parisien s’avance dans la rue principale de Vic-sur-Seille, poursuivi par deux BMW série 3 conduites par des mafieux armés. S’en suivent dérapages et drifts en pagaille dans la, d’ordinaire, si paisible rue des Cultivateurs… sous les yeux ébahis des Vicois. « C’est un tournage de long-métrage ? De quel pays viennent les acteurs et l’équipe de tournage », s’interrogent Monique et Dominique, deux habitantes de la commune, qui ne manquent pas une seule miette du spectacle. « C’est une superproduction indienne ! » , leur répond Jérôme Henry, qui réalise et coordonne les cascades du film bollywoodien. Avant de donner des directives à ses 15 cascadeurs. « Les trois voitures se suivent, OK ? ! Il faut que la deuxième voiture prenne plus large pour qu’il y ait un décalage durant le dérapage », explique-t-il à son équipe.
Parmi eux, Alain Bour, véritable pointure spécialisée dans les cascades mécaniques, qui a participé aux tournages de films comme Taken 2 , La mémoire dans la peau , Taxi , ou encore Mission impossible. « Ce matin, il y avait du pilotage de précision ! Cet après-midi, on effectue de petits dérapages. C’est la première fois que je travaille dans un film bollywoodien, c’est une façon différente de procéder, très intéressante. Il y a juste le problème de la langue… », souligne l’homme originaire de Noisy-le-Grand, qui double l’acteur principal, la star indienne Vijay Sethupathi.
Heureusement, Hugo Jouanny, le traducteur recruté pour l’occasion par Jérôme Henry, veille au grain. Ce dernier transmet les directives de l’équipe de production indienne à ses collègues cascadeurs : « Je traite directement avec le stuntmaster, qui gère les scènes de cascades, ainsi qu’avec le producteur et le réalisateur. Mon objectif est d’être le plus concret et synthétique possible dans les consignes ! »
« Un merveilleux accueil »
Au total, quelque 70 personnes, des maquilleurs aux acteurs, sont à pied d’œuvre depuis le début de matinée pour tourner la superproduction Junga , du nom de l’héroïne jouée par l’étoile montante du cinéma indien, l’actrice Sayesha Saigal. Prash Mahes est dans l’équipe de tournage indienne depuis le début du projet, en octobre. « Nous étions d’abord à Paris, puis au château de Chambord. Nous sommes rentrés il y a deux jours, puis nous sommes arrivés ici. Le tournage se poursuit en Autriche… Le cinéma, ça fait voyager et découvrir de nouveaux lieux, c’est génial ! », sourit-il. Du même avis, Sanbhia, la femme du producteur, venue assister au tournage : « Il fait un temps magnifique. Et nous avons reçu un merveilleux accueil, les gens sont vraiment agréables ici ! » Si certaines rues vicoises sont barrées durant les cascades, les locaux se mêlent en effet aux équipes entre le tournage de deux scènes. « C’est la première fois que j’assiste à la réalisation d’un film », se réjouit Louis, 17 ans. « C’est surprenant d’être aussi près , ajoute Marie. J’espère que ça fera venir des touristes indiens chez nous. »
Charles SIBILLE
